Écrit par Paul Cudenec, 28 décembre 2019, pour winter oak
De : Le fascisme renommé : exposer la grande réinitialisation
Ces craintes concernent principalement l’Autre, le non-Moi dont l’existence même risque d’ébranler toutes les certitudes et hypothèses grâce auxquelles le Moi peu sûr de lui parvient à se maintenir à flot dans les eaux troubles et turbulentes de la vie contemporaine.
L’esprit humain est trop souvent distrait et pollué par des phobies, des peurs tellement ancrées et exagérées qu’elles prennent la forme d’une haine pure et simple.
Ces craintes concernent principalement l’Autre, le non-Moi dont l’existence même risque d’ébranler toutes les certitudes et hypothèses grâce auxquelles le Moi peu sûr de lui parvient à se maintenir à flot dans les eaux troubles et turbulentes de la vie contemporaine.
Les doutes intérieurs et les insécurités sont projetés vers l’extérieur, leur rayon sombre se posant sur la surface la plus facilement accessible, et un autre sujet vivant n’est traité que comme un objet mort, un écran sur lequel nos angoisses les plus profondes peuvent être projetées, externalisées, neutralisées.
Nous sommes déjà dans le domaine de la séparation, une conscience perdue de notre appartenance partagée avec tout ce qui vit en dehors de notre expérience personnelle, une retraite psychologique dans les niveaux d’identité les plus étroits et les plus superficiels qui sont définis en termes de ce qu’ils ne sont pas, et de qui ils ne sont pas.
Mais une autre sorte de phobie apparaît aujourd’hui, qui pousse encore plus loin cette séparation, qui retourne aveuglément la haine projetée sur elle-même et se retrouve à craindre l’essence sous-jacente qu’elle n’est même pas capable de reconnaître comme sienne.
La vitaphobie est la peur de la vie elle-même, une peur qui devient haine, une haine qui engendre une violence illimitée contre tout ce qui est vivant.
C’est la violence de la vitaphobie qui rase nos forêts, étouffe nos océans sous le plastique, fait disparaître espèces après espèces, empoisonne nos sols, contamine nos rivières, pollue notre air, irradie la maladie.
DÉTRUISONS LA VITAPHOBIE
Parce que la vitaphobie est un état d’esprit, ses effets toxiques vont bien au-delà de ces réalités physiques mortelles. La vitaphobie est l’état d’esprit qui justifie cette violence, qui nie cette violence, qui ne cessera jamais d’infliger cette violence même lorsqu’il nous rassure sur ses bonnes intentions.
La vitaphobie conduit les gens, par exemple, à définir les dommages incalculables qu’elle a causés dans les termes les plus limités, comme un simple “problème” ou une “crise” éphémère pour laquelle la seule “solution” est encore plus de violence vitaphobe.
C’est également la maladie de l’âme de la vitaphobie qui conduit d’autres personnes à supprimer délibérément (si ce n’est pas nécessairement consciemment) leurs propres facultés critiques afin de pouvoir croire aux mensonges réconfortants qu’invente la vitaphobie pour protéger son propre contrôle permanent de l’esprit humain.
Elle les conduit à avaler l’idée absurde, par exemple, que la vie n’est qu’un ensemble d’objets, comme les produits de masse d’une usine vitaphobe, qui peuvent être soigneusement classés, organisés, dotés d’une valeur monétaire et commercialisés à des fins de profit.
La vitaphobie rend les gens aveugles à l’existence même de la vitaphobie et ils n’y voient qu’une réalité contemporaine qui ne peut être remise en question, un état de fait permanent auquel il est impossible d’échapper.
La vitaphobie n’est pas seulement la réalité physique de sa violence, et l’état d’esprit qui engendre cette violence, mais aussi les mécanismes de défense qui nient ce qui se passe et s’efforcent de dissimuler la maladie vitaphobe.
En bref, cela rend les gens très en colère contre toute personne qui souligne que la tromperie et la violence de la vitaphobie ne cesseront pas tant que la culture vitaphobe n’aura pas été détruite.
DÉTRUISONS LA VITAPHOBIE
Afin de maintenir son contrôle sur l’esprit des gens et d’éviter que son rôle ne soit remis en question, la vitaphobie a soigneusement construit un système philosophique qui justifie sa folie et qui exclut la possibilité d’opinions divergentes. C’est-à-dire, bien sûr, que ce sont des êtres humains souffrant de vitaphobie qui ont construit ce système. La vitaphobie est une entité abstraite et n’est pas capable de faire quoi que ce soit sans ses hôtes physiques…
Dans le cadre de cette attaque contre notre liberté et notre autonomie, la vitaphobie nous fait croire que nous sommes incapables de vivre sans dépendre de ses “autorités”. Elle le fait en niant que les sociétés humaines sont des entités vivantes, issues organiquement de nos natures mêmes, qui nous permettent de nous organiser selon nos propres
Les origines de la folie vitaphobe résident, comme pour les autres phobies, dans un faux sentiment de séparation – mais séparation, ici, à une échelle inimaginable !
D’un seul coup, les grands prêtres de la vitaphobie ont tenté de couper la conscience humaine de tout ce qui l’entoure. D’une part, ils ont flatté l’humanité en lui disant qu’elle était spéciale, qu’elle n’était pas une partie de la nature sale et brutale mais une entité supérieure née pour la dominer.
D’autre part, ils dénigraient l’humanité en lui disant qu’elle était vile, pécheresse, indigne et qu’elle était née pour être gouvernée par une entité bien supérieure. Comme il est pratique pour les élites qui font la promotion de la vitaphobie, leur “autorité divine” s’est étendue à la société humaine, présentant certains êtres humains (comme eux-mêmes !) comme possédant un pouvoir incontestable sur la majorité.
Les vitaphobes cherchent à nier la vérité selon laquelle nous faisons tous partie de la nature et du cosmos vivant, et que la seule divinité est l’esprit de vie qui nous illumine, nous et le monde organique qui nous entoure.
Leur maladie mentale efface notre conscience d’un lien horizontal avec la vie dans son ensemble, ne nous laissant qu’un lien vertical avec des “autorités” auxquelles nous sommes censés abandonner notre libre arbitre.
Dans le cadre de cette attaque contre notre liberté et notre autonomie, la vitaphobie nous fait croire que nous sommes incapables de vivre sans dépendre de ses “autorités”. Elle le fait en niant que les sociétés humaines sont des entités vivantes, issues organiquement de nos natures mêmes, qui nous permettent de nous organiser selon nos propres désirs collectifs.
Il étend son affirmation selon laquelle nous ne faisons pas partie de la nature en insistant sur le fait que la nature ne fait pas partie de nous, ou que si elle fait partie de nous, c’est une “mauvaise” partie qu’il faut surmonter et réprimer.
DÉTRUISONS LA VITAPHOBIE
Permettre à la nature qui est en nous de fleurir et de s’épanouir et de nous guider dans notre vie est un anathème pour les vitaphobes. Qui peut dire ce qui est venu en premier : leur peur de la liberté ou leur peur de la vie ? Quoi qu’il en soit, les vitaphobes ne manquent jamais de mettre en garde contre les conséquences désastreuses qu’entraîne le fait de laisser la liberté et les penchants naturels guider l’humanité. Pour eux, la main morte du contrôle, de l’autorité et de l’obéissance est toujours nécessaire pour imposer le monde stérile, sans vie et gris que leur maladie mentale leur fait désirer.
Plus l’emprise de la vitaphobie sur l’humanité s’accroissait, plus les termes utilisés pour justifier sa folie commençaient à ressembler à du bon sens. “Oh oui”, ses victimes trompées perroquetent à l’unisson, “bien sûr, notre monde doit être construit sur la loi et la propriété, sur le maintien de l’ordre et la punition, sur la raison et la science, sur le travail et l’argent, sur le progrès et la croissance !”. Derrière tout cela, il y avait toujours le même désir de contrôler et de soumettre, la même envie tordue, dans l’esprit des créatures vivantes, de détruire la force même qui les a fait naître.
Il existe aujourd’hui, parmi nous, des personnages pitoyables dont les facultés mentales ont été entièrement détruites par la maladie vitaphobique. Il y a ceux qui croient réellement que les êtres humains n’ont pas de réalité biologique innée et que toute notion de ce type n’est qu’une étiquette, imposée de l’extérieur. Certains pensent même qu’il n’y a pas de différence essentielle entre un vrai fruit vivant et un “fruit du futur” fabriqué par une imprimante 3D. Certains pensent en fait qu’il n’y a pas de différence essentielle entre les êtres humains vivants et les robots et accueillent favorablement l’idée que nos corps soient remplacés par des machines et que nos esprits soient “téléchargés” sur un ordinateur. Il y a ceux qui adorent la stérilité vide de l’artifice et méprisent l’abondance et l’énergie de la nature.
Ils vont parfois jusqu’à désigner l’idée même de nature comme leur ennemie, une force “réactionnaire” qui les opprime ou les enferme, alors qu’ils s’imaginent que leur libération viendra de tout ce qui est glorieusement et “progressivement” faux. Ils ont peur de la chair palpitante, respirante, transpirante et auto-renouvelante de Gaia et se réjouissent de son remplacement par une réplique hygiéniquement rétractée du monde, un espace plus sûr pour leurs illusions sans avenir de pureté plastique.
Détruisons la vitaphobie !